Le Parti hongrois du chien à deux queues ― Vie éternelle. Bière gratuite. Baisse des impôts?
Groupe créatif s’intéressant aux questions politiques et sociales, le Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP) va à coup sûr remporter les élections. À un moment ou un autre. Dans le futur.
Le MKKP est la section terrestre du Parti galactocolialiste ganymédien qui, selon notre demande, ne détruira PAS la Terre pour l’instant.
Marche pour la paix en 2018
Nous avons pour objectif de mener des actions qui produisent des résultats réels, plutôt que de réagir aux propos et aux actes d’autrui. Actuellement, la politique hongroise se résume entièrement à la haine mutuelle que se vouent l’ensemble des partis politiques et le MKKP ne veut pas voir la haine submerger le pays. Nous préférons accroître la proportion des citoyens impliqués et actifs pour qu’elle dépasse les 127 %. Nous aimerions en outre augmenter la taille moyenne de 35 % et réduire le taux de cholestérol de 20 %.
Nous essayons de sensibiliser les gens aux problèmes par le rire plutôt que la frustration. Nous avons décidé de ne pas nous laisser abattre par le désespoir et de nous efforcer de faire des choses bienveillantes, amusantes et/ou utiles.
Il existe quatre problèmes fondamentaux. / Nous avons identifié quatre catégories de problèmes.
Il nous est facile de gérer les crises interplanétaires ou galactiques, rétroactivement si nécessaire.
Il y a les problèmes stucturels, que nous ne pourrons pas régler sans remporter les élections. Bien sûr, nous pourrions continuer de répéter inlassablement les évidences habituelles concernant les questions de santé et d’éducation, mais cela ne résoudrait rien. Au contraire, cela ne ferait que baisser le moral du public. Les autres partis s’en chargent déjà.
Quant aux autres problèmes, nous essayons d’attirer l’attention des municipalités afin qu’elles règlent les questions locales puisqu’après tout, c’est leur travail. Nous avons constaté le phénomène suivant : lorsque nous commençons à nous attaquer à ces problèmes locaux, les responsables se rendent souvent compte qu’ils devraient peut-être faire leur travail. Admettons (en théorie, prétendument) que nous dessinions un graffiti sur le mur de l’Hôpital János (ce que nous n’avons absolument pas fait, juré!) : le mur sera convenablement repeint pour la première fois depuis des décennies. Si nous rénovons des tas d’ordures jonchant les rues, ils sont immédiatement enlevés. Si nous peignons des trottoirs abimés, ils sont réparés. Heureusement, nous n’avons finalement pas été obligés de remettre dans leur état initial les nids-de-poule que nous avions réparés à Felcsút. Par ailleurs, il y a des chances pour que la piste cyclable proche de la gare de Rákosrendező soit réellement terminée. Quelle belle avancée, si l’on considère que la municipalité a dépensé près de 10 000 000 HUF (environ 31 000 EUR) pour faire surveiller le site afin de nous empêcher d’achever les travaux ! Outre les stations spatiales, nous construisons de magnifiques arrêts de bus. Pour l’instant, un seul d’entre eux a été démoli dans la ville de Pécs, mais nous avons retenu la leçon : si nous taguons « Arrêt de bus aménagé par le MKKP » sur n’importe quel objet indésirable (décombres, ordures, épaves de voiture), la municipalité le fait aussitôt disparaître. Bien entendu, lorsqu’il s’agit d’un pont en bois inutilisable ou d’un passage piéton estompé, nos passivistes n’hésitent pas à se saisir de leurs outils pour le réparer.
Pour ce faire, nous recourons à l’art de rue, au life hacking, à des manifestations publiques, à des gorilles jardiniers, à des activités de réparation collective, aux journaux, à des pièces de théâtre, à des films, à des jeux vidéo, à de la musique et à toute autre forme d’expression émergente. Nous serions ravis de collaborer avec les organismes civiques qui partagent notre enthousiasme pour la résolution des problèmes.
Hélas, les autres partis (à l’exception du Parti de la bière et de l’herbe de Sirius) fonctionnent différemment. Ils consacrent la plupart de leurs efforts à la communication, à la communication et parfois, à la communication, et n’accomplissent en fait pas grand-chose. C’est pourquoi nous n’avons pas envie de coopérer avec eux.
Un arrêt de bus construit par le parti.
Il va de soi que si un parti déterminé à s’attaquer aux problèmes de front émergeait et s’efforçait de remonter le moral du public, nous coopérerions volontiers avec lui. Nous nous tenons totalement à l’écart de la rhétorique agressive et du comportement égoïste des autres partis, et consacrons notre énergie à développer et améliorer notre société. Nous tentons de changer les mentalités de manière positive. D’après nos calculs, ladite société devrait être à même de déterminer ce qui lui convient le
mieux dans environ 500 ans, et choisira alors probablement un parti qui la représentera rrectement.
Nous avons participé aux élections législatives de 2018 avec un budget de campagne de 0 HUF, précisément. Toutefois, grâce aux milliers de passivistes dans tout le pays, nous avons récolté 1,79 % des voix, soit près de 100 000 électeurs.
Malheureusement, les bulletins de vote déposés sur Ganymède étant arrivés trop tard, après la date limite, nous n’avons pas pu entrer au Parlement. Néanmoins, nous avons droit à une subvention publique en qualité de parti, laquelle nous a permis de commencer à mettre en œuvre notre programme politique afin de n’avoir plus rien à faire lorsque nous accéderons enfin au pouvoir, ce qui est plutôt agréable. Nous avons créé le ministère des Affaires extraordinaires. Sous l’égide du ministère, nous faisons appel à toute notre expertise pour résoudre les problèmes municipaux locaux et mener à bien des projets de réparation ou de rénovation. Nous abordons ces problèmes
de deux manières. Nous sommes en mesure d’en régler certains à l’échelle locale, tandis que d’autres nécessitent l’organisation d’activités de sensibilisation du public en vue d’inciter la municipalité à les régler. C’est la solution que nous préférons.
Nous avons fondé l’Université populaire du MKKP, au cas où le gouvernement supprimerait l’éducation. Notre Université propose les meilleurs tarifs de tout le pays, puisque tous les cours sont entièrement gratuits. Le Département des langues étrangères est plébiscité, nous avons un Département des sports exceptionnel et le cours de soudure mis en place par le Département des études en atelier appartient déjà à la légende. Comme nous recevons en permanence la candidature de nouveaux professeurs, le nombre et la variété des cours vont augmenter. L’idée est d’acquérir un
maximum de connaissances sans effort.
En 2018, le montant de notre première subvention de campagne octroyée par l’État s’est élevé à 190 000 000 HUF (environ 600 000 EUR). Nous ne pensions pas qu’il existait autant d’argent et ce montant nous a terrifiés au point de lancer le Programme public Rózsa Sándor de gaspillage des fonds publics visant à… bon… gaspiller l’argent. Ce programme consiste à redistribuer la majorité du financement de campagne aux gens sur la base de propositions. Nous aurions pu dépenser l’argent pour la campagne actuelle, mais nous avions vraiment envie de le gaspiller pour financer des idées
raisonnables et utiles. Cette année, nous avons organisé le deuxième cycle et, même si nous avons touché une subvention nettement moins élevée (un peu moins de 60 000 000 HUF, donc dans les 200 000 EUR), nous avons reçu plus de 400 demandes, notamment un projet de rénovation d’école maternelle, un four à bois public, un skate-park, un distributeur de sentiment de réussite et pas moins de quatre dents humaines.
À l’image de tous les autres partis, nous possédons également notre média libre et indépendant qui écrit tout ce que nous voulons sur nous. Il est publié sous le titre de Bulletin de propagande centralisée.
Tout le monde profiterait de notre entrée au Parlement européen, dans la mesure où nous instaurerions la sieste quotidienne dans tous les pays de l’EU et qu’évidemment, l’ensemble des pays fêteraient tous les jours fériés de tous les pays. Mais avant tout, notre député européen aurait aussi la possibilité de prononcer des discours devant le Parlement hongrois.
Notre candidat à la télévision nationale hongroise